YOKOHAMA, Japon – Francesca Valdani a rejoint l'équipe Nissan de Formule E il y a un an en tant que Team Manager durant la saison 9. Dans cette interview, la manager, d'origine italienne, explique en quoi consiste son rôle et décrit les actions qu'elle entreprend en coulisse pour que son équipe reste organisée et aille dans la bonne direction, autant sur la piste de course qu'en dehors.
Quel est votre rôle en tant que manager durant les weekends de course ?
"Les weekends de course ne sont que la partie émergée de l'iceberg lorsqu'on regarde tout le travail effectué par l'équipe. J'ai plusieurs types de responsabilités : je suis en contact permanent avec les directeurs de course, la FEO (Formula E Operations) et le département sportif à la FIA (Fédération Internationale de l'automobile) au cas où l'équipe et moi-même aurions besoin de signaler quoi que ce soit ou de faire passer un message. Les jours de course sont très intenses, je dois donc m'assurer que nous respectons bien le règlement en tant qu'équipe. Je vérifie également que chacun soit là où il doit être et j'organise des réunions durant la journée."
Que faites-vous en tant que Team Manager lorsque vous êtes loin des pistes ?
"Je passe beaucoup de temps à préparer les courses à venir, à collaborer avec les coordinateurs d'équipe et de voyage pour m'assurer que tout soit bien en place du côté de la logistique. Après un weekend de course, on discute avec les ingénieurs des points positifs et de ceux à améliorer. Le weekend a beau s'être bien passé, nous pouvons toujours nous améliorer, il est donc important de se réunir pour parler de la course précédente. Je reste également en contact avec la FEO et la FIA pour leur soumettre mon retour sur les courses passées ou pour organiser les prochaines à venir. Je travaille constamment avec l'équipe en matière de développement durable. Je m'assure que nous suivions bien les directives et je suis en recherche constante de nouveaux axes à travailler pour améliorer nos efforts internes."
Qu'est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
"J'aime la compétition, l'adrénaline, j'aime ça quand l'esprit d'équipe et une bonne atmosphère se font ressentir dans le paddock. C'est un métier unique car on passe beaucoup de temps avec les mêmes coéquipiers à travers le monde. J'aime le côté voyage, découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles cultures et tant de villes incroyables. Le meilleur dans tout ça est surtout le fait d'obtenir de bons résultats et donc de voir que le travail acharné de l'équipe a porté ses fruits."
Quel a été votre plus grand défi ces douze derniers mois ?
"Rejoindre l'équipe un mois avant la première course et quelques jours avant le début des tests de pré-saison n'a pas été facile. Je me suis rendue à Valence sans même connaître les noms de certains membres de l'équipe, ça m'a pris du temps d'intégrer une nouvelle façon de travailler, d'adopter une nouvelle dynamique et d'apprendre à connaître de nouvelles personnes. C'était très intense mais j'ai travaillé dur et à la fin tout est rentré dans l'ordre. Cela aura été mon plus grand challenge."
Dans la manière de travailler, qu'est-ce qui différencie le monde de la Formule E et les autres types de sport automobile ?
"La plus grande différence est que, le jour de la course, tout arrive très rapidement en Formule E. Dans les autres univers de sport automobile les weekends sont répartis sur deux ou trois jours, mais en Formule E nous avons tout en une journée : l'entraînement, les qualifications et la course. C'est tout un défi car je commence la journée avec les réunions, ensuite nous avons les sessions de débriefings et avant même de le savoir la course a déjà commencé. Il y a beaucoup d'émotions en un jour et même si c'est un tourbillon pour nous, ça reste génial pour les fans !"
Quel a été le plus grand challenge depuis que vous avez rejoint l'équipe Nissan ?
"Seize courses en sept mois représentent un vrai défi. Ça n'a pas été facile d'être dans des vols longs courriers tous les mois avec le décalage horaire et tout ce qui va avec. Cependant, cela fait partie du jeu mais c'est l'un des inconvénients de l'incroyable championnat sur lequel nous travaillons. Ma motivation était mon amour pour ce métier car je savais que ça en vaudrait la peine. Lorsque l'on obtient un bon résultat, toute la fatigue s'en va et c'est à ce moment qu'on réalise pourquoi nous faisons tout cela."
Qu'est-ce qui vous plaît tant dans l'univers de la Formule E ?
"Je suis toujours partante pour relever de nouveaux défis et essayer de nouvelles choses, j'étais vraiment très intéressée par le lancement de la Formule E, j'ai donc voulu y participer. J'ai été chanceuse de rejoindre le championnat durant la saison 2 car j'ai rapidement découvert la différence avec les autres sports automobiles. Le fait que la totalité du concept tourne autour du développement durable apporte un message positif aux fans et montre au public que la mobilité électrique a une place importante dans le futur. Je reste quand même une très grande fan des sports automobiles traditionnels, mais je pense que la Formule E est une discipline pour la prochaine génération. Pour moi c'est une passion de travailler dans le sport et je me sens chanceuse de pouvoir gagner ma vie dans ce secteur. Je porte un message positif pour le futur de la course automobile."
Est-il toujours aussi difficile d'être une femme dans le monde du sport automobile et comment cela a évolué ces dernières années ?
"Oui c'est un défi chaque jour. Mais plusieurs étapes positives ont été franchies ces dernières années, il y a désormais beaucoup de femmes occupant des postes importants, ce qui est formidable à voir. Nous devons toujours soutenir la prochaine génération de filles qui se lancent dans le sport automobile pour poursuivre leurs progrès et c'est quelque chose que j'ai l'intention de faire. Chez Nissan, nous avons de la chance car nous sommes plusieurs femmes dans l'équipe. Cela contribue à créer une atmosphère un peu différente, appréciée par nos collègues."
Quels sont vos espoirs pour la saison 10 et ce qui viendra après ?
"Nous avons établi une base solide lors de la saison 9, nous savions de quoi nous étions capables et maintenant nous devons commencer à obtenir plus de podiums, plus de pole positions et à nous battre en tête. Nous devons montrer que nous avons le potentiel pour nous battre pour les championnats dans les saisons à venir, nous devons donc faire moins d'erreurs et viser des points régulièrement. Nous avons montré à quel point nous pouvons être rapides lors de la saison 9, mais pour l'année à venir, notre objectif est de terminer parmi les équipes les plus fortes.
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Coral.Li
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A propos de Nissan dans la Formule E
Nissan a fait ses débuts en course entièrement électrique lors de la saison 5 (2018/19) du Championnat ABB FIA de Formule E, devenant ainsi le premier et le seul constructeur japonais à participer à la série.
Au cours de la saison 7 (2020/21), Nissan a annoncé son implication à long terme dans la Formule E et son engagement dans l'ère Gen3, qui s'étendra de la saison 9 (2022/23) jusqu'à la fin de la saison 12 (2025/26) de la série de courses entièrement électriques.
En avril 2022, Nissan a acquis l'équipe de course e.dams, le constructeur automobile japonais devenant ainsi pleinement propriétaire de sa participation dans le championnat du monde de Formule E ABB FIA.
En juin 2022, Nissan a annoncé qu'elle fournirait sa technologie de groupe motopropulseur Nissan EV à McLaren Racing pour toute l'ère de la Formule E Gen3.
Pour la saison 10 du Championnat du Monde ABB FIA Formula E, les pilotes Nissan Formula E seront Oliver Rowland et Sacha Fenestraz.
Nissan participe à des courses de Formule E pour faire connaître l'excitation et le plaisir des véhicules électriques zéro émission à un public mondial. Dans le cadre de son objectif d'atteindre la neutralité carbone dans l'ensemble de ses opérations et tout au long du cycle de vie de ses produits d'ici 2050, Nissan a l'intention d'électrifier chaque nouvelle offre de véhicules d'ici le début des années 2030 sur les marchés clés. Le constructeur automobile japonais vise à apporter son expertise dans le transfert de connaissances et de technologies entre les circuits et la route pour offrir de meilleurs véhicules électriques à ses clients.
A propos de la Formule E
Le Championnat du monde de Formule E ABB FIA est devenu le premier sport mondial à être certifié avec une empreinte carbone nette nulle depuis sa création en 2020, après avoir investi dans des projets certifiés de protection du climat sur tous les marchés de courses afin de compenser les émissions de chaque saison de course électrique.
Toutes les voitures du championnat sont propulsées à l'électricité, la série agissant comme une plate-forme compétitive pour tester et développer les dernières technologies électriques.
Les plus grands constructeurs du monde s'affrontent sur des circuits urbains et la Formule E promeut l'adoption de la mobilité durable dans les centres-villes dans le but de lutter contre la pollution de l'air et d'atténuer les effets du changement climatique.
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